الوصف
Mercredi 23 décembre 2015, il est 17h30 lorsque nous reçûmes, la gorge sèche, l’annonce du décès de Hocine Aït Ahmed. Figure historique de la guerre d’indépendance, il est le dernier des neuf chefs historiques de la Révolution algérienne. Leader charismatique du Front des forces socialistes (FFS) dont il est le père fondateur et, éternel opposant au système, Aït Ahmed tire sa révérence à l’âge de 89 ans à Lausanne en Suisse après plus de 70 ans de militantisme et de lutte passés en grande partie loin de l’Algérie. Toute la famille était réunie dans un climat de tristesse attendant des confirmations sur le lieu et la date de son inhumation. La semaine suivante, chaque jour et son lot d’attentes au village Ath Ahmed, où, tous les aménagements sont procédés jour et nuit par les villageois, les agents de la commune d’Aït Yahia ou des Travaux publics, organisés en groupes et équipes. Ils sont supervisés par la famille Aït Ahmed partagée entre la peine et la mobilisation.
Au siège national du FFS, tous les cadres et militants du parti sont réunis, dans la plus grande affliction, afin d’accueillir les marques de sympathie et messages de condoléances venants des citoyens, des personnalités politiques et historiques, des partis et associations, des institutions et des représentations diplomatiques. Une cérémonie de recueillement est organisée le 29 décembre 2015 en Suisse, à l’effigie de Hocine Aït Ahmed, en présence de sa famille, ses amis et la communauté algérienne établie à l’étranger.
Lorsque le cercueil, drapé de l’emblème national, arriva au siège du parti dans l’après-midi du jeudi 31 décembre, il fut déposé sur une table installée à l’intérieur de la cour, où sera récitée la fatiha, permettre au monde qui afflue de rendre un dernier hommage au héros de la Révolution, pour repartir le lendemain, 1er janvier 2016, vers sa dernière demeure au village Ath Ahmed, petit hameau perché aux milieux des collines surplombant une étroite vallée à 160 kms au sud-est d’Alger où il avait décidé de se reposer pour toujours auprès des siens, aux côtés de sa mère et de son illustre aïeul, poète et maître soufi de la tarika rahmania, Cheikh Mohand Ou Lhoussine. Dans son testament, Aït Ahmed a exigé de passer par son quartier tant aimé, Belouizdad, ce haut lieu du militantisme.
10 jours, 10 nuits, des funérailles nationales et populaires dignes d’un chef d’Etat, chef d’une nation entière, ayant drainé des dizaines de milliers de partisans, de fidèles et de curieux liés par la même dévotion patriotique jusqu’au village natal. « Aït Ahmed aura été original même dans sa mort » écrit Noureddine Boukrouh. Un testament d’une vie vouée toute entière pour l’indépendance du pays, la liberté et la démocratie pour l’Algérie. Repose en paix Da L’Ho car, les hommes de ta dimension ne meurent jamais, ils restent vivants dans les mémoires.