Jacques Rivière est un homme de lettres français.
Fils d’un grand médecin bordelais, il se lie d’amitié avec Alain-Fournier (1886-1914) sur les bancs du lycée Lakanal, à Sceaux, où tous deux préparent le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Ils y échouent l’un comme l’autre. Revenu à Bordeaux en 1905, il continue d’entretenir avec lui une correspondance quasi-quotidienne où l’on voit se dessiner le goût particulier de chacun pour la littérature.
Rivière obtient sa licence és lettres à Bordeaux, fait son service militaire, puis revient en 1907 à Paris préparer l’agrégation de philosophie et une thèse en Sorbonne sur La Théodicée de Fénelon, tout en gagnant modestement sa vie comme enseignant au lycée Stanislas. Il subit tour à tour les influences de Maurice Barrès, André Gide, André Suarès et Paul Claudel, avec qui il entre en correspondance.
Le 24 août 1908, il épouse la jeune sœur d’Alain-Fournier, Isabelle (1889-1971), dont il aura deux enfants.
D’abord collaborateur à L’Occident, il devient secrétaire de rédaction de la La Nouvelle Revue française en 1911. Il entreprend alors la rédaction de critiques littéraires, qu’il rassemble et publie sous le titre d’Études, où il révèle un excellent sens de la psychologie.
Il est mobilisé en 1914 au 220e régiment d’infanterie et fait prisonnier de guerre le 24 août, dès les premières échauffourées. Incarcéré au camp de Königsbrück en Saxe, il tente de s’en évader, ce qui lui vaut d’être transféré au camp disciplinaire de Hülsberg en Hanovre, où il consigne ses souvenirs de captivité, publiés en 1918 sous le titre L’Allemand. Gravement malade, il est transféré en Suisse en 1917 et interné jusqu’à la fin de la guerre.
Au lendemain du conflit, il songe à relancer la NRF dont la parution avait été interrompue. Sous sa nouvelle direction, elle reparaît le 1er juin 1919. Rivière y déploie de remarquables qualités en publiant Marcel Proust, François Mauriac, Paul Valéry, Louis Aragon. En 1919, il reçoit le Prix Blumenthal. Il n’écrira qu’un court roman psychologique, « Aimée », paru en 1922.
Il décède d’une fièvre typhoïde. Son épouse Isabelle se consacre après sa mort au classement de ses manuscrits et à la publication de ses œuvres, en même temps que de celles de son frère Alain-Fournier.