Description
« Il était une fois une jeune et belle femme répondant au joli nom de Hiziya, follement éprise de son jeune et beau cousin S’ayyad, cavalier émérite et amant hardi, orphelin recueilli dès sa plus tendre enfance par son oncle paternel, père de la Reine des belles et puissant notable d’une famille de grande tente de l’oasis de Sidi Khaled, dans les monts des Ziban, à l’orée du désert, à la lisière du fascinant Sahara… »
Cette histoire d’amour pourrait commencer ainsi, comme un conte des Mille et Une Nuits. Elle nous a été rapportée par un immense poète du nom de Mohamed Benguitoun dans un long poème élégiaque intitulé Hiziya, écrit trois jours après sa mort tragique à l’âge de vingt-trois ans. Pourquoi, près de cent quarante ans après, elle continue à nous émouvoir et à nous bouleverser ?
Comme un palimpseste, l’histoire de Hiziya, dont le nom signifie « celle qui a la part belle » ou « celle qui marche indolemment », ne cesse de révéler, couche après couche, son envoûtant mystère, son pénétrant parfum d’amour nomade. Qui, un jour, dans les vastes steppes, les luxuriantes oasis, les infinis espaces sahariens ou dans d’autres régions d’Algérie n’a pas frissonné à l’écoute de cette longue et triste complainte qui dit toute la peine et la douleur de l’amant inconsolable au coeur brisé par la perte de sa Belle ?
Consolez-moi, ô braves gens, de la perte de la belle des belles ;
Elle repose sous terre, en moi un feu ardent brûle.
Vous ne pouvez imaginer à quel point je souffre ;
Mon coeur s’en est allé avec la svelte Hiziya.